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1 avril 2012

La répnse de François Hollande

Collectif National Droits de

l’Homme Romeurope

C/o FNASAT Gens du voyage

&59, rue de l’Ourcq

75019 PARIS

Paris, le 27 mars 2012

Madame, Monsieur,

Vous avez souhaité interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur la

situation des Roms dans notre pays, notamment suite à la parution de votre

dernier rapport le 16 février dernier.

Suite à la rencontre entre le collectif ROMEUROPE et les membres de mon équipe

de campagne sur la situation des Roms, je tenais avant tout à dissiper tout

malentendu sur des propos, sur lesquels la droite a tenté une vaine et absurde

polémique.

J’ai toujours dénoncé, et je continuerais à le faire, la stigmatisation dangereuse

lancée par le candidat sortant en août 2010 à l’égard des populations de Roms :

expulsions brutales à répétition, stigmatisation toujours plus forte d’une

population, interdiction de travailler et de se former, reconduites aux frontières

sans résultat… C’est bien la politique du Gouvernement de Nicolas Sarkozy qui

est responsable de la précarité intolérable dans laquelle se trouvent ces familles et

qui fabrique un groupe de population, bouc-émissaire idéal pour justifier des

politiques toujours plus répressives.

Les tsiganes, Roms, gens du voyage ont été et sont encore souvent victimes de

discriminations et de persécutions. Ils ont longtemps été les oubliés de l’histoire et

de la reconnaissance officielle des crimes commis pendant les années noires de

l’Europe.

Je veux m’engager à oeuvrer pour que l’extermination des tsiganes par le régime

nazi soit reconnue au niveau européen et international.

En ce qui concerne la situation des Roms aujourd’hui sur notre territoire, ma

préoccupation est aussi la vôtre : la situation de ces femmes, de ces enfants, de

ces hommes qui vivent dans des campements insalubres n’est pas acceptable. Je

souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions

alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des

familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer

ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures.

Tant qu'il y aura des populations exclues et discriminées vivant dans les conditions

indignes que nous connaissons encore en France, une politique publique

d'accompagnement vers le droit commun dans tous les domaines (social, scolaire,

logement, santé, travail) est nécessaire. Elle comporte la sensibilisation et la

formation des acteurs - dont les élus locaux – la médiation entre ces personnes et

les institutions pour que changent les représentations et les pratiques.

Le droit commun doit s’appliquer à tous. Il ne doit pas y avoir de politique

spécifique pour quelque catégorie de population que ce soit, a fortiori sur des

bases ethno-raciales réelles ou supposées, contrairement à celle menée par le

candidat sortant. Les Roumains et Bulgares, quelle que soit leur origine, sont

citoyens européens. Les mesures transitoires qui limitent encore leurs droits feront

l’objet d’un examen objectif en accord avec la résolution du Parlement européen

du 25 octobre 2011 et le Rapport de la Commission européenne du 11 novembre

2011.

Je veux réaffirmer la nécessité d’une politique cohérente et concertée entre

l'Union européenne, responsable de l'application effective de ses propres

recommandations, les pays d'origine qu'il faut aider dans la lutte contre les

discriminations, le gouvernement, les collectivités locales pour la résorption des

habitats indignes et l'accès aux droits et aux services, et les associations enfin.

Ces dernières, dont l’expertise et la capacité opérationnelle sont probantes

doivent être pleinement associées aux réflexions et concertations visant à

l'inclusion sociale des Roms migrants.

Enfin comme je l’ai indiqué, l'Union Européenne, conformément à ses

engagements, doit mettre tout en oeuvre pour que ces populations ne soient plus

contraintes, comme aujourd'hui, de quitter leur pays d'origine où elles sont

marginalisées, voire persécutées. Des programmes validés et contrôlés doivent

être mis en oeuvre pour faire cesser toute discrimination à leur égard, en

collaboration avec les pays membres.

J’espère avoir répondu ainsi à vos interrogations.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes cordiales

salutations.

François Hollande

 

 

 

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